Riche de mon expérience en la matière, j’ai dressé pour vous une liste des meilleures astuces pour voyager quand on est malentendant. Profitez-en ou partagez-la avec d’autres !
Un jour, je me rendais à Los Angeles. Je me trouvais à la porte d’embarquement à l’aéroport. J’étais occupée à écrire le chapitre d’un livre dans l’attente de ma correspondance entre Chicago et Los Angeles. Soudain, j’ai regardé ma montre et réalisé qu’il ne me restait plus beaucoup de temps avant de monter dans l’avion. Tout le monde autour de moi était assis, personne ne s’était encore levé pour faire la queue. Je me suis présentée au comptoir pour savoir si le vol avait du retard. « Oh, votre porte d’embarquement a changé », m’a répondu l’employée de la compagnie aérienne. Ils avaient de toute évidence annoncé ce changement pendant que j’étais assise à attendre. Mais je n’avais rien entendu.
Lorsque l’employée m’a indiqué où trouver ma nouvelle porte, j’ai regardé ma montre et j’ai su que je n’avais plus d’autre choix que de courir.
Le temps que j’arrive à la porte, l’agent au sol venait juste de la refermer. On m’a alors informée qu’il était trop tard pour embarquer. Heureusement, la compagnie a pu me trouver une place à bord du vol suivant et je suis arrivée à destination à l’heure pour mon interview. Crise évitée de justesse.
Il m’arrive aussi souvent de prendre la route à bord d’un van. Parfois accompagnée de mes trois enfants et de mon mari, tous sourds ou malentendants. Comme vous pouvez l’imaginer, nous avons une petite idée des problèmes que l’on peut rencontrer quand on veut rallier un point A à un point B sans encombre malgré sa perte auditive. Voici quelques astuces découvertes au fil des années qui pourront vous aider à voyager sans incident la prochaine fois.
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Au cours de toutes mes années de voyage, j’ai découvert que les autres passagers sont souvent disposés à prêter assistance à ceux qui leur demandent. J’ai bien sûr rencontré quelques difficultés çà et là. Une fois par exemple, j’ai emmené ma famille faire de la tyrolienne. Nous sommes tombés sur un instructeur qui était très mal à l’aise d’avoir à s’occuper d’une famille sourde. Il n’a cessé de nous singulariser pendant la transmission des instructions et nous a retenus en dernier « pour s’assurer de notre sécurité ». Malgré notre insistance à lui prouver que nous avions compris toutes les instructions et pouvions nous lancer sans risque sur la tyrolienne avec les autres. Il a fini par se détendre et nous avons pu profiter de l’aventure.
Si vous prévoyez une sortie impliquant une visite ou une présentation guidée, un atelier, un concert, etc., appelez à l’avance pour pouvoir bénéficier de la présence d’un interprète ou du sous-titrage en temps réel. Connaissez et comprenez les lois régissant l’accès à la communication dans la région où vous voyagez.
Dans certaines situations, il vous faudra peut-être faire preuve de créativité. Lors d’un banquet organisé dans un autre État dans le cadre d’une compétition de barefoot par exemple, je me suis arrangée pour faire intervenir deux interprètes bénévoles d’un programme local. Dans d’autres contextes, il m’est aussi arrivé de demander à des bénévoles de résumer et de taper le contenu des échanges.
Chaque fois que je vois une occasion d’améliorer les conditions de voyage pour un prochain séjour ou pour le prochain voyageur sourd ou malentendant, je la saisis pour défendre la cause et éduquer les autres. En visitant l’arche de Saint-Louis dans le Missouri, nous nous sommes aperçus qu’aucune des vidéos éducatives de l’exposition n’était sous-titrée. Je l’ai signalé au personnel de l’accueil et leur ai écrit une lettre de retour chez moi. J’ai reçu une réponse m’indiquant que le site allait faire sous-titrer ses vidéos.
Tina Childress, une enseignante audioprothésiste sourde originaire de l’Illinois, transforme chaque sortie en opportunité pédagogique.
« Ce réceptionniste qui ne savait même pas ce que c’était qu’un kit ADA ?!? À mon avis, après notre petite conversation, il n’est pas près d’oublier ! »
Comme Tina Childress, j’estime que nous avons tous un rôle à jouer pour améliorer nos propres conditions de voyage. Mais aussi celles des autres sourds et malentendants. Après tout, qui mieux que nous peut comprendre ce dont nous avons besoin ? Mes diverses expériences sur la route, sur les rails ou dans les airs m’ont enseigné que parfois tout ce qu’il suffit de faire, c’est de demander.