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Vie professionnelle : l’importance des aides auditives pour Dany Mingas

vie professionnelle
Dany Mingas est un waterman, son univers c’est l’eau ! En profondeur en tant que plongeur professionnel à ses débuts et aujourd’hui en apnée, ou dessus depuis qu’il pratique le surf extrême, en jet ski sur les (très) grosses vagues. Mais Dany est aussi cadre dans l’industrie. Et s’il a choisi de parler de son handicap et communiquer sur la perte auditive et ses conséquences dans sa vie professionnelle, c’est pour aider tous ceux qui hésitent à en faire état même au prix de souffrances au travail.

Il est rare de rencontrer quelqu’un qui souhaite parler de sa perte auditive dans sa vie professionnelle, pourquoi ce choix ?

Tout simplement parce que j’en ai souffert. Et que si mon histoire peut permettre à d’autres d’accepter plus vite la situation et de prendre les bonnes décisions, j’aurais le sentiment d’avoir aidé. Être malentendant de naissance ou le devenir ce n’est pas la même chose. Dans le second cas, la plupart du temps, on entend toujours. Et on va juste essayer de compenser ce handicap plus ou moins gênant au début. Pour moi tout a commencé après un accident de plongée dans le cadre de mon travail. Je souffre de surdité sévère à profonde, mais au début j’ai « fait avec ».

Ça n’aurait pas été plus simple de se faire appareiller, tout de suite ?

Avec le recul, évidemment ! Mais les choses ne sont pas si simples. L’aspect psychologique est essentiel pour comprendre pourquoi on ne se fait pas appareiller dès le début.

Après mon accident je suis passé chef d’équipe plongeur et c’est là que j’ai commencé à compenser mon handicap. Parce que c’était facile d’une part, sur une barge de plongée ça crie plus que ça ne parle à cause du bruit ambiant et de la dynamique de l’action. Il était donc facile de crier et de faire répéter. Et puis il y a cette fierté, l’ego qui font qu’on cache ses (pseudos) faiblesses. C’est un milieu d’homme, et on doit apparaître fort, sans faille. C’est en tous les cas la vision que j’en avais et avec le recul je me dis juste que ça m’a fait perdre du temps.

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Puisque vous vous « débrouilliez » pourquoi tout à coup vous faire appareiller ?

Après ma carrière sur le terrain, j’ai quitté les plateformes off-shore pour la vie de bureau, les salles de réunion et là tout a changé. Pour moi le premier déclic a été au cours d’une réunion CODIR, extrêmement importante. Dans ce type de réunion, tout ce qui se dit a un impact et toutes nos réponses sont scrutées, analysées et jugées. Et me voilà à devoir répondre à une question que je n’ai pas comprise. Je fais répéter une fois, deux fois et à la troisième l’ensemble des personnes présentes a éclaté de rire. Malgré tout c’était gentil, j’étais dans une zone de confort avec des gens que je connaissais bien. Mais ce jour-là, j’ai pris conscience que ça n’allait pas. De nouveaux problèmes aux oreilles me renverront en France où je serais une nouvelle fois opéré et appareillé.

Quelques années plus tard, je suis nommé en Angola, et là rebelote. Sauf que les réactions ne vont pas être les mêmes du tout. Loin de provoquer le rire et l’empathie, n’ayant pas compris la question après avoir fait répéter 3 fois mon interlocuteur, je passe à côté de la réponse en étant hors sujet. Je sors de cette réunion en me sentant humilié. Et je comprends que dans ce milieu plus policé de la vie de bureau, mon statut de « guerrier » dur au mal est plus un poids qu’un atout.

Etait-ce difficile de faire la démarche ?

Pour avoir une vie professionnelle sereine, il faut accepter son handicap, puis surfer dessus. Cette fameuse réunion m’a obligé à prendre le problème fermement et dans ma tête c’était « fini la rigolade ».

J’ai d’abord acté mes problèmes d’audition dans mon cercle familial, puis auprès de mon entourage. Et enfin, grâce à la médecine du travail qui m’a aidé à avancer dans la réflexion, je me suis fait reconnaître comme travailleur handicapé. Et en fait ça a tout changé !

En quoi cela a changé ?

« Je suis handicapé, j’entends mal », c’est ce que la reconnaissance de travailleur handicapé m’a permis de valider dans ma vie professionnelle. Du coup dans ces fameuses réunions extrêmement formatées ou, par exemple, je ne peux pas choisir de m’installer à une place centrale je vais pouvoir demander systématiquement aux gens d’utiliser les micros à disposition. Et je vais aussi pouvoir poser mon Roger Pen* sans que ça pose de problème ou soulève des questions.

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Que vous apporte le Roger Pen dans votre travail ?

Je m’en sers évidemment systématiquement en réunion. Se faire accompagner par une technologie dédiée en plus de ses aides auditives est un vrai plus. On se concentre sur ce qui se dit, pas sur son audition, car l’appareil capte tout. C’est un vrai confort. Au début j’utilisais un système d’enceintes, mais je ne les mets plus, car elles interpellent trop et dans le contexte de cybersécurité actuel c’est compliqué. Le Roger Pen est discret et, posé sur une table, ressemble à un stylo comme un autre. C’est un vrai avantage notamment quand j’ai rendez-vous avec des gens qui ne sont pas au courant de mon handicap.

Mais, en fait j’utilise le Roger Pen en permanence. Au cours des repas, en famille et même quand je regarde la télé. C’est vraiment le complément idéal de mes aides auditives Naída™ Paradise.

Le mode Bluetooth de mes Naída me permet de faire plusieurs réglages, comme réduire les bruits ambiants, ou focaliser l’écoute sur les conversations. Le tout en temps réel grâce à l’appli MyPhonak. Du coup l’association des trois me donne un confort d’écoute incroyable.

Et puisqu’on parle technologie, je vais sans doute suivre le conseil de mon audioprothésiste et remplacer mon Roger Pen par son successeur le Roger On. Comme mes Naída Paradise il se pilote directement depuis un smartphone et ça en réunion c’est un vrai plus.

Que diriez-vous aux personnes qui hésitent à se faire appareiller ?

Que mon ego m’a fait perdre 7 ans ! Et pas seulement dans ma vie professionnelle. Réentendre le vent dans les feuilles, le bruit de l’eau, les oiseaux…c’est un vrai bonheur.

Je leur dirais aussi « allez-y, ça ne remet pas en cause qui vous êtes » et c’est un vrai soulagement. Ça enlève le poids de ce stress qui vous fait en permanence craindre une erreur. Le jour où j’ai envoyé à mon DGA un mail lui expliquant qu’il fallait utiliser les micros dans les réunions parce que j’étais sourd a été une délivrance.

* le Roger Pen ne sera bientôt plus commercialisé. Il est remplacé par le Roger On. Pour en savoir plus, cliquez ICI.

L’équipe HearingLikeMe
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Les auteurs de l’équipe HearingLikeMe rédigent sur le blog des articles autour de la perte auditive. Ensemble, nous pouvons apprendre à mieux vivre avec et en défendre la cause plus activement