Les événements de l’année 2020 ont créé un besoin de changement dans de nombreux aspects du quotidien professionnel. Y compris dans le processus de recrutement. Cela s’est notamment traduit par le recours aux entretiens vidéo plutôt qu’en présentiel.
En cette période inédite, les personnes sourdes et malentendantes rencontrent non seulement des difficultés liées au masque. Mais se confrontent aussi aux problèmes que posent les appels et entretiens vidéo. De multiples facteurs interviennent. Dont les potentiels problèmes de connexion, d’éclairage et de qualité sonore.
Comment rassurer les candidats sourds et malentendants lors d’entretiens vidéo ?
D’après le Centre pour l’emploi du RIT/NTID, il existe plusieurs techniques à utiliser au cours d’entretiens vidéo avec des postulants sourds ou malentendants pour s’assurer que ces candidats puissent communiquer au mieux de leur capacité.
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« Il apparaît que l’approche habituelle du processus de recrutement a considérablement été affectée au cours de la pandémie de COVID-19. De nombreux employeurs se sont tournés vers des plateformes virtuelles pour mener leurs entretiens vidéo », a remarqué John Macko, le directeur du Centre pour l’emploi du National Technical Institute for the Deaf au Rochester Institute of Technology (RIT/NTID).
Voici quelques suggestions :
- Faites attention à votre environnement. S’asseoir à contre-jour près d’une lumière vive ou d’une fenêtre peut entraver la visibilité. Dans la mesure où de nombreux sourds et malentendants lisent plus ou moins sur les lèvres, cela peut les gêner. L’idéal est aussi de limiter les distractions à l’arrière-plan. Pour permettre aux candidats de se concentrer pleinement sur le recruteur.
- Indiquez clairement aux candidats qu’il n’y a aucun mal à demander de clarifier ou de répéter. Le dire d’emblée peut contribuer à créer une atmosphère plus confortable. Les candidats se sentiront alors accueillis et acceptés.
- Ayez un moyen de communication écrit à disposition. La plupart des plateformes vidéo possèdent une fonctionnalité de tchat intégrée. Mais vous pouvez aussi utiliser un tableau blanc ou une feuille. Si ceci ne doit pas vous servir de mode de communication principal, c’est toutefois une bonne solution de repli en cas de besoin.
« Il peut même valoir le coup d’envisager de changer de plateforme vidéo pour offrir une plus grande accessibilité quand cela est nécessaire. »
- Utilisez le sous-titrage en temps réel si possible. De nombreuses plates-formes vidéo comme Zoom ou Google Meet sont dotées de fonctionnalités de sous-titrage en temps réel au cours des appels. Le système est loin d’être parfait. Mais il peut cependant aider à communiquer certaines idées générales au cours d’un entretien. Il peut même valoir le coup d’envisager de changer de plateforme vidéo pour offrir une plus grande accessibilité quand cela est nécessaire. Cette liste recense les plateformes de visioconférence courantes ainsi que leurs avantages et inconvénients en matière d’accessibilité.
- Faites de la place pour un interprète. L’utilisation d’un interprète demande parfois une certaine familiarisation. Les personnes qui ne sont pas habituées au procédé doivent savoir qu’il convient de faire une pause de quelques secondes entre chaque réponse. Assurez-vous en outre avant l’entretien vidéo que l’interprète a bien accès au son et à la vidéo pour pouvoir communiquer clairement des deux côtés.
- Lors d’entretiens de groupe, il est conseillé de bien identifier l’orateur et l’interprète. Cela signifie qu’ils sont tous deux bien visibles et que leurs vignettes sont plus grandes. S’ils ne sont pas clairement identifiés et selon le nombre d’interlocuteurs présents au cours de l’échange, il peut parfois être compliqué de repérer la bonne personne. En grand groupe par ailleurs, le RIT/NTID recommande de réindiquer le nom de l’orateur à chaque fois qu’il parle. Pour simplement clarifier l’identité de la personne qui exprime une idée ou pose une question.
De l’importance des aménagements lors des entretiens vidéo
Créer un environnement accueillant et inclusif est une difficulté dans le monde entier. Selon Heidy Wager, directrice exécutive chez Hear Quebec, l’incapacité à s’adapter, en raison de la pandémie ou en général, peut créer un sentiment d’isolement chez les personnes sourdes ou malentendantes.
« Certaines personnes [ont été] tenues à l’écart des réunions », a déclaré Heidy Wager à CBC Radio Canada. « On leur a dit des choses du genre : « Pas de souci, on ajoutera ce que tu as à dire dans le compte rendu. » Mais en agissant ainsi, on leur enlève voix au chapitre. Ces individus perdent le droit de participer au cours des réunions de personnel et de partager leur opinion. Ce n’est plus qu’une réflexion a posteriori. »
La manière dont une entreprise gère l’entretien d’embauche avec une personne peut donner le ton au processus global.
« Suivre ces simples recommandations est un bon début pour créer un environnement propice à un entretien d’embauche réussi en présence de candidats sourds ou malentendants », précise Macko. « Offrir un accès à la communication mettra les candidats sourds et malentendants à l’aise pour entamer la conversation. Vos potentielles recrues apprécieront votre entreprise. Et seront plus confiantes dans leur capacité à réussir si elles savent qu’elles ont accès à toute l’information. »