Cette question n’appelle pas de réponse unique pour la simple et bonne raison qu’il n’existe pas de « langue des signes universelle ». En effet, cette dernière diffère selon les pays. Examinons donc les origines de ce langage utilisé par les personnes sourdes à travers le monde.
C’est un système de communication à base et de gestes des mains qui intègre également les expressions faciales et le langage corporel. La structure des phrases en langue des signes diffère de celle de la langue parlée. Certains gestes représentent des idées ou des phrases entières tandis que d’autres représentent des mots ou des noms uniques.
On dénombre plus de 150. Elles sont issues soit de langues des signes qui évoluent naturellement au sein de la communauté sourde, soit de langues codées manuellement.
A lire également : Comment apprendre la langue des signes ?
On retrouve des références à des « formes de communication utilisant une gestuelle des mains » à l’époque de la Grèce antique.
D’après The Conversation, « les langues des signes évoluent naturellement lorsqu’une communauté compte suffisamment de membres sourds. Cela arrive parfois en cas d’incidence élevée de surdité dans une certaine région ».
A lire également : Comment apprendre la langue des signes ?
Les langues codées manuellement sont la création d’éducateurs/d’entendants. Certains éléments montrent qu’au Moyen-âge, les moines européens qui faisaient vœu de silence avaient recours aux langues des signes. Ils utilisaient un alphabet dactylologique ainsi que des gestes pour représenter la langue écrite. Au 7e siècle en Angleterre, un moine bénédictin surnommé Bède le Vénérable crée un système pour représenter les lettres de l’alphabet latin à l’aide des doigts.
Au 17e siècle en Espagne, Pedro Ponce de León enseigne aux enfants sourds de parents toujours plus nombreux et leur apprend à parler, écrire et épeler avec leurs doigts. Juan Pablo Bonet, un prêtre et linguiste espagnol, développe par la suite les méthodes de Ponce de León. En 1620, il publie le premier système dactylologique.
Au 18e siècle, une communauté sourde parisienne utilise ce qu’on appelle aujourd’hui la vieille langue des signes française. Un prêtre français, Charles-Michel de l’Épée, classe et consigne leurs signes pour pouvoir les enseigner à d’autres personnes dans le cadre scolaire. Le prêtre juge toutefois leur langage primitif et commence donc à développer son propre « système gestuel idiosyncrasique ».
Dans les années 1760, il ouvre la première école gratuite au monde pour les sourds. Ses professeurs (entendants) et lui y enseignent aux enfants sourds à signer en français. Dans ce cas, il ne s’agit donc pas d’une langue qui évolue naturellement, mais d’une « langue codée manuellement », c’est-à-dire d’une création qui suit la grammaire du français écrit. Son école existe toujours. On y utilise désormais la langue des signes française (LSF) plutôt que la langue de L’Épée.