Perte auditive : il faut en parler

« Avec ton « coming-out » auditif dans un magazine féminin, tu m’as donné le courage de me lancer, moi aussi, sur la voie d’une aide auditive. Je souffre d’acouphènes depuis 2001. Et pendant longtemps, je n’ai pas réalisé que mon audition avait également diminué ces dernières années. Quand je m’en suis rendu compte, j’ai longtemps hésité. Mais ta prise de parole m’a amenée à me poser la question. Je t’en suis immensément reconnaissante, car sans cet appareil, je n’aurais pas réussi à passer les réunions en ligne de 2020″.

J’ai reçu ce courriel d’une amie il y a deux semaines, et parallèlement une inconnue a écrit la même chose sur mon compte Facebook. Les deux messages font référence à un article d’un magazine féminin dans lequel je parle de mon propre rapport à ma perte auditive. Les deux m’ont rendu très heureuse.

« Il y a encore trop de préjugés et de tabous sur le sujet de la perte auditive. »

Depuis quatre ans maintenant, je parle publiquement du fait que j’ai une mauvaise audition et que je porte des aides auditives. Au début, il m’a été difficile d’avouer et faire cette déclaration publique. Mais les réactions positives sur les médias sociaux et suite à cet article de presse m’encouragent à continuer à informer et sensibiliser. Parce que c’est important. Il y a encore trop de préjugés et de tabous sur le sujet de la perte auditive. Il faut les briser, et cela ne peut se faire que si tous ceux d’entre nous qui portent des aides auditives parlent de leur vie quotidienne. Et du fait qu’ils se rendent compte de la façon dont la vie s’améliore grandement avec des aides auditives.

J’ai récemment fait une rencontre intéressante ici à Paris. Lors d’un rendez-vous d’acupuncture, la thérapeute se tenait en face de moi sans masque. Elle m’a expliqué qu’elle ne portait pas de masque parce qu’elle est malentendante et qu’elle porte un appareil auditif. Nous avons immédiatement entamé une conversation et elle m’a parlé de son destin. Elle perdait l’ouïe à cause d’un défaut génétique et devait donc renoncer à sa première aspiration de carrière, qui était de devenir musicienne. « Aujourd’hui, je suis presque reconnaissante de ce coup du destin, car j’aime mon nouveau métier, où je peux aider les gens ».

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« Maintenant que j’en parle publiquement, de nombreux amis m’appellent pour demander des conseils pour leurs parents malentendants. »

Des histoires comme celle-ci sont encourageantes et doivent être racontées. De plus, la perte auditive n’est pas seulement une question d’âge, mais peut toucher tout le monde. Comme mon acupunctrice, qui n’a même pas 40 ans. Ou moi, qui avait déjà une mauvaise audition à la trentaine et qui ne pouvait pas se résigner à porter un appareil avant l’âge de 50 ans. Maintenant que j’en parle publiquement, de nombreux amis m’appellent pour demander des conseils pour leurs parents malentendants. Comment les convaincre, quelles sont des mesures à prendre en cas de perte d’audition. Je leur dis toujours qu’ils peuvent transmettre mes coordonnées et que leurs parents, amis et collègues sont les bienvenus pour me contacter pour toute question qu’ils pourraient avoir. Parce qu’il faut en parler. Plus on en parle, mieux c’est.

C’est pourquoi je vous demande de partager cet article. La mauvaise audition ne devrait plus être un sujet tabou.