Néanmoins, une nouvelle étude publiée dans les Actes de l’Académie nationale des sciences affirme qu’un nouveau composé médicamenteux peut avoir la faculté de bloquer les sons forts dommageables.
L’étude explique que des chercheurs ont trouvé un composé médicamenteux susceptible de prévenir la perte auditive due au bruit.
La perte auditive neurosensorielle touche plus de 460 millions d’individus dans le monde. Un chiffre et qui devrait atteindre, selon l’Organisation mondiale de la Santé, 900 millions d’ici 2050.
Située dans l’oreille interne, la cochlée joue un rôle important dans la détection des sons que nous entendons. Les cellules ciliées internes qui la tapissent transforment les vibrations des ondes sonores en signaux chimiques. Ce sont les cellules ciliées qui libèrent ces éléments chimiques. Ils sont envoyés à des récepteurs spécifiques situés sur le nerf auditif. Ces dernières envoient ensuite des impulsions électriques au cerveau. Là, elles sont à nouveau modifiées pour prendre la forme des signaux audio que nous connaissons tels que la musique ou la parole.
Une jonction entre une cellule ciliée et une fibre nerveuse s’appelle une synapse. Un son trop fort peut entraîner la libération de plus d’éléments chimiques que nécessaire. Cela peut provoquer une perte de synapses, se traduisant par une perte auditive neurosensorielle.
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Bloquer tous les récepteurs pourrait préserver l’audition en théorie. Cependant, cela simulerait également une surdité temporaire. Ce n’est pas l’objectif. Il y a en fait deux types différents de récepteurs, ceux qui laissent passer le calcium et ceux qui le bloquent.
En règle générale, les bruits forts déclenchent 2 types de récepteurs. Mais, lorsque l’on a recours au nouveau composé médicamenteux IEM-1460, les récepteurs autorisent à passer plus de calcium que d’habitude. Ce faisant, il n’y a pas de perte auditive. Les récepteurs non inhibés laissent toujours passer le son normal. Ainsi, il n’y a pas d’altération, même temporaire, de l’audition.
« Même un bruit modéré peut endommager ces synapses et les dommages s’accumulent tandis que nous vieillissons, » explique l’auteur principal de l’étude, Steven H. Green, PhD, de l’université de l’Iowa. « Compte tenu du vieillissement de notre population, le nombre de personnes vivant avec une perte auditive invalidante augmente rapidement. C’est ce qui motive la collaboration de nos laboratoires : nous recherchons des traitements ou médicaments préventifs à même de protéger cette fonction sensorielle essentielle en présence de niveaux de bruit préjudiciables. Tout en laissant les gens entendre normalement. »
Pour l’instant, le composé médicamenteux IEM-1460 doit encore être testé sur l’homme. Son efficacité n’a jusqu’à présent été démontrée que sur des rongeurs et primates. Les répercussions pourraient être considérables, selon les chercheurs. En particulier pour le personnel militaire allant au combat. La faculté de pouvoir prévenir une telle déficience invalidante sera une avancée incroyable.
Les résultats des tests jusqu’à présent sont très prometteurs. Ils pourraient améliorer les chances de prévenir la perte auditive neurosensorielle à l’avenir. Affaire à suivre !