Dany : Par définition, le handicap invisible a besoin d’être exprimé pour que les interlocuteurs actent en conséquence. Cela se traduit par : parler en face de nous, organiser une réunion dans un environnement adéquat, former et expliquer le principe et le fonctionnement de Phonak Roger…
A lire également : Colette Joyeuse : Vivre avec un handicap invisible
Dany : Pas depuis que je suis appareillé. Mes appareils Phonak sont très discrets. J’ai d’abord été appareillé et ce n’est que plusieurs années plus tard que j’ai communiqué clairement sur ma perte auditive.
C’est cet acte qui m’a permis de faire prendre conscience à mon entourage (famille, collègues, collaborateurs) de mes difficultés, et ainsi de me réintégrer dans les conversations.
Dany : Les raisons sont multiples. Tout d’abord, le métier de scaphandrier que j’ai exercé est une profession où notre santé et notre condition physique sont nos outils de travail. Avouer ma perte auditive n’était pas envisageable puisqu’à cette époque, selon moi, le mot « handicap » était synonyme de « moins bonnes performances professionnelles ».
Lorsque j’ai quitté le terrain pour être dans un secteur de travail moins bruyant, je pensais surmonter mon handicap en me concentrant davantage sur ce que disaient mes interlocuteurs, en interprétant le langage corporel, les expressions du visage et en commençant la lecture labiale…
Cette concentration supplémentaire m’a non seulement épuisé, mais m’a également souvent fait passer à côté d’importants échanges. Soit je manquais de répartie, du fait des éléments croisés que je devais analyser pour comprendre la phrase de mon interlocuteur, soit c’était une source de malentendu lorsque mon interprétation était mauvaise.
Le déclic a été une succession d’événements, de moments d’incompréhension, mais il s’est particulièrement révélé lors d’une réunion professionnelle importante.
Lors de cette réunion, j’ai eu beaucoup de mal à entendre mon directeur, je l’ai alors fait répéter à trois reprises. Au bout de la troisième fois, je n’avais toujours pas compris sa question. Je me suis alors forcé de répondre. Malheureusement, j’étais hors sujet.
Suite à cet événement, j’ai communiqué sur mes problèmes d’audition et j’ai demandé de mettre en place des micros lors de ces réunions.
Aujourd’hui grâce aux fonctionnalités du Roger Mic, ce type de réunion est accessible et bien moins stressant pour moi.
Dany : J’ai de nombreuses anecdotes à ce sujet, positives comme négatives d’ailleurs…
Il y a ces fameuses mauvaises blagues lorsque tu annonces ton handicap… Les personnes miment le langage des signes ou te disent « comment ? » « qu’est-ce que tu as dit ? », car ils ne prennent pas cela au sérieux.
Puis il y a les personnes bienveillantes. Elles t’écoutent, ne te jugent pas, te disent qu’elles seront vigilantes et te remercient de les avoir informées.
A lire également : 10 idées reçues sur la perte auditive
Dany : Je dirais la bienveillance dans un premier temps. Notre handicap est invisible donc lorsque je fais face à ces réactions, je souris, puis j’interpelle la personne en lui prenant l’avant-bras doucement et de l’autre main, j’enlève mon aide auditive devant elle. Je lui dis que c’est très sérieux et que je suis appareillé en lui montrant au creux de ma main mon aide auditive.
Au sein de mon milieu professionnel, j’ai la chance qu’une sensibilisation importante soit faite sur le handicap, même invisible.
Dany : Mon handicap reste invisible donc le regard des autres est relatif et marginal. Mais dans une société orale, hyper communicante et digitale où on écrit de moins en moins, la perte d’audition est un vrai sujet. Il faut admettre, assumer et communiquer sur sa perte auditive. Et évidemment, faire au mieux pour faire face à ce handicap avec les outils technologiques qui nous sont donnés. Nous sommes à des années-lumière du sonotone des années 50… Les aides auditives que j’ai pu essayer chez Phonak sont incroyables, et interconnectées naturellement avec cette société digitale.
A consulter également : Phonak repousse les limites de la technologie en lançant Les aides auditives Lumity. Des solutions auditives qui améliorent la compréhension de la parole dans le bruit et réduisent l’effort d’écoute1 .
Dany : Soit on subit la perte d’audition et on finit tôt ou tard par s’exclure du monde, soit on l’assume, on s’appareille et on communique sur sa perte auditive quand il est nécessaire de le faire.
A lire également : 5 façons d’accepter sa perte auditive
Dany : Les plus beaux souvenirs sont faits d’images, de couleurs, de lumières, d’odeurs, de goûts mais aussi de sons, comme les rires de nos enfants, le souvenir des mots de tendresse de notre maman ou de notre papa, les soupirs de notre premier rendez-vous amoureux, les chamailleries qui finissent en éclat de rire avec nos frères, nos sœurs ou cousins, le bruit des vagues qui déferlent, les oiseaux, les chants et les blagues lors de dîners arrosés, le souffle du vent dans les feuilles des arbres lors d’une balade un dimanche après-midi d’automne…
Alors pourquoi s’en priver ? même partiellement ? Une vie en son dolby 5.1 ça reste quand même plus intense et merveilleux qu’une vie en cinéma muet… Donc au moindre doute de perte d’audition, consultez un ORL, faites un bilan et si nécessaire, trouvez un audioprothésiste près de chez vous. Il y a forcément une solution technologique pour vous, votre bien-être.
1 Appleton, J. (2020) AutoSense OS 4.0 – significantly less listening effort and preferred for speech intelligibility. Phonak Field Study News, disponible sur www.phonakpro.com/evidence, consulté en août 2022.
Crédit photo : Paul Lavoine