Deux de mes amis sourds et moi avons testé différentes plates-formes vidéo en prévision d’une conversation de groupe. Voici les pour et les contre de chacune des plateformes testées.
Tous trois équipés d’iPhones, nous avons choisi de tester FaceTime, désormais utilisable en groupe. Les écrans ont tendance à bouger et il est impossible d’envoyer des messages instantanés. Il est également impossible de lire sur les lèvres si l’image est floue en cas de connexion Internet trop lente.
Nous avons ensuite testé Google Hangouts. La vidéo était de très bonne qualité, mais la lecture labiale était plus difficile sur un petit écran. Google Meet, la version professionnelle (payante), propose un sous-titrage qu’un ami sourd a jugé « plutôt bon », mais que nous n’avons pas pu essayer avant la publication de cet article.
J’ai entendu dire que le programme Microsoft Teams était génial, mais il est réservé aux personnes ayant un compte Microsoft. Toutes les licences Microsoft n’incluent pas Teams. L’accès au sous-titrage en direct pendant une visioconférence nécessite un compte Microsoft.
Zoom, dont la popularité a explosé à mesure que les réunions ont dû basculer dans l’espace virtuel, est sans conteste l’outil que nous avons préféré. Ce ne sont plus seulement les entreprises, les associations ou les écoles qui utilisent ce programme. Mais des familles qui jouent ensemble à distance ou des amis qui se retrouvent pour un « apéro-zoom ».
Le service est gratuit, mais vos sessions sont limitées à 40 minutes. Sauf bien entendu si vous disposez de la version payante. Il existe deux options d’affichage : le mode Conférencier ou la Vue galerie. La Vue galerie ressemble à un trombinoscope, tandis que le mode Conférencier affiche automatiquement en plein écran la personne qui parle. Chaque option a ses avantages et ses inconvénients. J’ai tendance à basculer régulièrement de l’une à l’autre. On observe toutefois un temps de décalage lors du passage en plein écran. À droite de l’écran, il y a aussi une fenêtre de texte très pratique pour apporter des compléments d’information.
Zoom prend en charge le sous-titrage par des fournisseurs tiers. Vous devez donc configurer et payer le système séparément. Le sous-titrage est intégré à l’interface de Zoom, qui l’a automatisé en utilisant l’intelligence artificielle (IA) au stade « bêta » grâce à son partenariat avec OtterAi.
La société Zoom a indiqué à HearingLikeMe que seules quelques universités avaient accès à cette fonction à l’heure actuelle, mais qu’elle serait très bientôt proposée au grand public.
« Le tarif et la licence pour en bénéficier restent également encore à déterminer », a précisé Zoom. L’entreprise se montre prudente pour le moment dans la mise à disposition de cette fonctionnalité aux utilisateurs en raison des limites de capacité du serveur.
Zoom comprend toutefois parfaitement qu’en ces temps difficiles, faire appel à des sous-titreurs professionnels n’est pas une option envisageable pour de nombreuses petites entreprises. L’heure est donc à la concertation pour déterminer si les capacités du serveur peuvent être augmentées afin de permettre à certains clients d’utiliser la fonctionnalité.
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Si vous n’avez pas accès au sous-titrage en direct, il existe toutefois des solutions pour contourner le problème. Servez-vous d’une application de transcription sur un second appareil. Vous pouvez notamment utiliser Google Live Transcribe.
Plusieurs de mes amis recommandent également Web Captioner, qui ne fonctionne que sur ordinateur. Le système peut éventuellement aider, mais il repose sur l’IA.
Attention, il va sans dire que les mises en garde habituelles s’appliquent : le sous-titrage automatique n’est en effet pas toujours très doué pour comprendre les paroles des personnes sourdes. En revanche, si vous l’utilisez avec des normo-entendants pendant les visioconférences, vos chances de réussite sont plus élevées.
Au cours des dernières semaines, j’ai regardé et participé à plusieurs vidéoconférences en direct ou enregistrées. Voici quelques conseils à suivre pour éviter d’exclure les personnes malentendantes lorsque vous utilisez des applications de visioconférence en groupe :
Plus nous évoquons nos besoins en matière d’accessibilité, plus nous sensibilisons les autres à ces questions. Avec l’utilisation croissante de la technologie virtuelle, nous ne pouvons qu’espérer l’amélioration rapide des fonctionnalités d’accessibilité.
Et n’oubliez pas LE conseil qui s’applique à tout le monde : vérifiez l’absence d’éléments embarrassants en arrière-plan avant d’allumer votre caméra pour une visioconférence !
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