Le rapport publié en anglais dans le journal Scientific Reports est le premier à démontrer qu’il existe un lien spécifique dans le cerveau entre langue des signes et langue parlée.
Les chercheurs savaient déjà que la langue des signes et la langue parlée étaient structurellement similaires au niveau cérébral. L’objectif de cette nouvelle recherche était donc d’en savoir plus sur ces similitudes. Michael Price et le bureau des affaires publiques de l’université de New York ont publié un article (en anglais) pour expliquer tout cela plus en détail.
En effet, des recherches antérieures ont montré qu’au niveau de la structure du cerveau, les langues des signes et les langues parlées étaient fondamentalement similaires. C’est le cas des travaux d’Emmorey. Ils portent sur la neurologie qui sous-tend le langage. Mais aussi sur les différences et les similitudes entre la syntaxe et la grammaire des langues des signes et des langues parlées. Ces travaux lui ont permis de remporter le prix du public du concours de visualisation de la National Science Foundation. Elle et son équipe ont été récompensés pour leur projet ASL-LEX. Il décrivait les détails phonologiques et syntaxiques de centaines de signes ASL.
Concernant la nouvelle étude, l’article précise : « Les chercheurs ont toutefois encore du mal à savoir si ce sont les mêmes circuits cérébraux, pour les signes et pour la parole, qui sous-tendent la construction des structures linguistiques complexes comme les expressions qui décrivent des objets en utilisant plusieurs adjectifs et plusieurs noms ».
« Bien qu’il y ait de nombreuses raisons de croire que les langues parlées et signées soient neurobiologiquement très similaires, la preuve du chevauchement des calculs à ce niveau de détail reste une démonstration frappante du noyau fondamental du langage humain.». A déclaré l’auteur Liina Pylkkanen, professeur au département linguistique et de psychologie de l’université de New York.
Pour mener à bien cette recherche, on a étudié le cerveau de locuteurs anglophones et de personnes s’exprimant en langue des signes américaine. Et ce pendant qu’elles regardaient une même série d’images. On leur a alors demandé de décrire ce qu’elles voyaient. Chaque groupe a ainsi nommé les images en utilisant les mêmes expressions à deux mots.
Deux des exemples utilisés au cours de l’étude étaient « lampe blanche » et « cloche verte ».
Pour mesurer l’activité cérébrale des participants au cours de l’expérience, on a utilisé une technique de cartographie cérébrale appelée magnétoencéphalographie (MEG). Cette technique enregistre l’activité électromagnétique du cerveau. Les résultats ainsi obtenus donnent aux chercheurs plus de renseignements sur la manière dont la langue des signes et la langue parlée sont liées sur le plan neuronal. Pour la responsable principale de l’étude, Esti Blanco- Elorrieta, cette découverte est une nouvelle étape vers la mise au jour de similitudes entre les langues humaines.
« Nous ne pourrons découvrir ce qui est commun à toutes les langues qu’en étudiant les langues des signes », affirme-t-elle.
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