C’est une question à laquelle j’ai beaucoup réfléchi quand je me suis mise à courir. Et puis j’ai découvert de vraies bonnes astuces pour courir avec des aides auditives en commençant à m’entraîner pour un marathon.
En rejoignant l’univers de la course à pied à 18 ans, j’ai opté pour un sport qui m’était jusqu’alors étranger. J’avais fait de la gymnastique, ce qui veut dire que j’avais de la résistance à court terme. Mais très peu d’endurance à long terme. Cela a été dur non seulement parce que je n’avais pas beaucoup d’endurance, mais aussi parce que je courais en écoutant de la musique et sans mes aides auditives. À part nager, je n’avais jamais rien fait sans elles. Et pourtant, voilà où j’en étais, courant à travers la ville sans pouvoir entendre quoi que ce soit.
J’ai réussi à m’améliorer un peu à la course en rallongeant de 5 minutes mon parcours quotidien. Je courais et marchais toujours en écoutant de la musique, convaincue de ne pouvoir le faire sans ce fond sonore pour me distraire. Je laissais mes aides auditives à la maison en toutes circonstances. Il me fallait seulement espérer ne pas me retrouver dans une situation où elles s’avéreraient nécessaires. Si j’avais voulu les amener avec moi tout en continuant à écouter de la musique, je n’aurais pas su où les ranger en toute sécurité pendant mon jogging.
J’ai continué à courir chaque été pendant quelques années sans jamais dépasser les 8 km. Et puis, l’an dernier, j’ai eu cette soudaine idée de tenter un semi-marathon. Même si je n’aimais pas spécialement courir et que je n’étais pas très forte dans cette discipline, j’avais envie d’avoir un but. Quelque part, passer de 8 km au maximum à 21,0975 km paraissait amusant.
Une fois que je me suis officiellement engagée à faire ce semi-marathon, j’ai décidé de prendre la course à pied très au sérieux. J’ai trouvé un super programme à suivre pour m’y préparer et me suis entraînée pendant des mois. Ce que j’ai ressenti en allant au bout de cette course était sans commune mesure. Pour une raison quelconque, j’ai décidé de repousser encore mes limites et de tenter un marathon entier. Hélas, mon marathon a été annulé en raison du COVID-19, mais je l’ai quand même couru seule autour de la ville !
Voici quelques-unes des choses que j’ai apprises sur la préparation d’un marathon et sur le fait de courir avec des aides auditives.
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Mettez l’entraînement à profit pour découvrir ce qui fonctionne pour vous. J’ai rapidement trouvé ma manière préférée d’attacher mes cheveux en hauteur et la tenue qui me convenait en fonction de la météo en essayant différentes options. J’aime écouter de la musique en courant, je veille donc toujours à ce que mes aides auditives Phonak Marvel soient chargés et que le volume soit confortable (je peux les connecter en Bluetooth® à mon téléphone). Mais je fais également attention à ne pas endommager davantage mon audition en évitant de mettre le son trop fort.
Avant, j’avais l’habitude de ne pas emporter mes aides auditives pour aller courir, ce qui m’allait bien. Mais me laissait quand même avec un léger sentiment d’insécurité. Comment ferais-je si quelque chose se passait et qu’il me faille appeler à l’aide ? Ou que je n’entende pas les gens qui tentent de m’aider ? Et si quelqu’un avait besoin que je lui vienne en aide, mais que je ne puisse pas le faire faute de pouvoir l’entendre ? Au bout de quelque temps, j’ai fini par trouver un moyen d’avoir mes aides auditives avec moi quand je courais. Ce qui nous amène à mon prochain conseil !
Achetez-vous une ceinture de course ! C’est un accessoire super pratique pour transporter vos clés, votre téléphone, vos aides auditives ou tout autre chose pendant que vous courez. Personnellement, je porte mes aides auditives, mais avant, je les rangeais dans cette ceinture. Je m’en suis procurée une avec des poches zippées pour que mes appareils soient bien en sécurité.
Il m’est déjà arrivé de courir sous la neige. Mes aides auditives sont restées intactes grâce à leur double protection. À l’inverse, quand je courais dans la chaleur de l’été, cela les protégeait de la transpiration que pourrait absorber la ceinture. En m’entraînant, j’ai également appris que certaines journées sont plus difficiles que d’autre. Et qu’il est parfois impossible d’atteindre l’objectif qu’on s’est fixé. Cela ne m’est pas arrivé trop souvent. Mais lorsque c’était le cas, j’étais bien contente d’avoir mes aides auditives avec moi pour trouver une solution de repli. Je pouvais alors appeler mon petit-ami et lui demander de venir me chercher.
Ne vous stressez pas au sujet des courses ! Quand j’ai décidé de courir un semi-marathon la toute première fois, j’ai demandé à mon petit-ami de s’inscrire avec moi. Je m’inquiétais de ne pas pouvoir entendre ce qui se passait. Je voulais aussi avoir avec moi une personne que je connaissais. Et en qui j’avais confiance pour me prévenir au cas où je raterais quelque chose.
Après ma toute première course, j’ai compris qu’il n’y avait en fait pas grand-chose à rater. Lors d’une course en général, il y a beaucoup d’agitation et des tas de gens partout. L’annonceur parle au micro, ce qui fait que ce n’est pas difficile d’entendre ce qu’il dit. En outre, il y a tellement de participants autour de vous qu’il suffit de suivre leur exemple et de commencer à courir quand tout le monde se lance.
J’aurais vraiment aimé pouvoir courir mon premier marathon dans le cadre d’une course officielle comme je l’avais prévu. Mais je suis malgré tout fière de l’avoir fait toute seule. Je suis contente d’avoir arrêté de laisser mes aides auditives dans ma ceinture de course et d’avoir trouvé un moyen de les porter. Je suis également heureuse d’avoir surmonté mes peurs concernant la course en elle-même. La planification de mon premier vrai marathon peut commencer, avec l’annonceur, la foule, les autres coureurs et la montée d’adrénaline que cela procure.