« Vraiment ? Vous avez une perte auditive ? Ça a l’air très cool ! » Les expériences de ce type sont rares, mais elles se produisent de temps en temps. À première vue, on ne croirait pas que j’ai un appareil auditif, même si j’ai les cheveux attachés presque tous les jours et que mon oreille est bien exposée.
L’appareil lui-même est de la même couleur que mes cheveux et se trouve directement derrière l’oreille. On ne voit que le fil qui relie l’écouteur à l’appareil et il n’est pas encore parfaitement adapté à mon oreille. Mais j’ai déjà un rendez-vous chez mon audioprothésiste, qui utilise la chaleur pour le rendre plus flexible pour l’ajuster ensuite près de ma peau. Alors, très bientôt, on ne verra presque rien et c’est exactement ce que je veux. Car même si je vis plutôt bien avec ma déficience auditive, j’aimerais que cela reste discret. D’autres ont des problèmes pour mettre leurs lunettes. Et moi, j’aimerais bien que mes appareils auditifs ne soient pas visibles tout de suite, à première vue.
Ces sentiment datent déjà un peu. Ma décision de me faire appareiller n’a été positive que lorsque les appareils sont devenus si petits qu’ils sont à peine visibles au premier coup d’œil. Lorsqu’on m’a diagnostiqué, il y a plus de 20 ans, que j’avais besoin d’une aide auditive, j’ai rapidement décidé de ne pas écouter les conseils de mon médecin. Pourquoi ? À l’époque, les appareils mesuraient plusieurs centimètres. C’étaient des objets laids, bruns et visibles à une distance de dix mètres. En aucun cas je ne voulais avoir quelque chose comme ça près de mes oreilles. J’ai attendu et attendu. Les appareils sont devenus de plus en plus petits. Jusqu’à ce qu’ils aient atteint une taille que je trouvais adaptée.
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Diverses études de marché réalisées par des professionnels de l’audition confirment : le critère le plus important pour le port d’une aide auditive est la discrétion. Si on ne peut plus la percevoir, une aide auditive devient un petit concentré de technologie, avec lequel on peut recevoir des appels téléphoniques mains-libres ou écouter de la musique. Et cela augmente leur côté « cool ». Lorsque les gens se demandent à qui je parle, même si je n’ai pas de haut-parleur sans fil à l’oreille, la pitié se transforme soudain en envie. Parce que c’est à ce moment-là qu’on a, en tant que personne malentendante, un « truc en plus » par rapport aux normo-entendants.
C’est exactement ce dont je parlais récemment avec une amie. Elle est maquilleuse, a les cheveux très courts et m’a surpris en me disant qu’elle portait aussi une aide auditive Phonak. Je me suis rapproché d’elle et lui ai demandé : « Où ? » Et en effet : j’ai vu le fil fin qui suivait parfaitement les lignes de son oreille et était donc presque invisible. On ne peut vois son aide auditive que si on sait qu’elle en porte une, et si on regarde de très près. C’est exactement ce que je veux. Un appareil si peu visible qu’on ne peut même pas le confondre avec une boucle d’oreille « très cool ».